Le Sommeil de Sophia

Certaines personnes se mettent à parler chaque nuit pendant leur sommeil. Atteintes de somniloquie, elles peuvent rire, crier, parler ou poser des questions, etc. pour s’exprimer. Souffrent-elles d’un mal-être ? Quelles sont les personnes touchées par ce trouble du sommeil ? Quels en sont les origines, les symptômes et les traitements ?

Définition de la somniloquie

La somniloquie fait partie des parasomnies, un groupe d’affections montrant des comportements incontrôlés qui ont lieu pendant le sommeil. Elle se manifeste de manière répétée ou périodique par le fait de vocaliser ou de parler en dormant.

Une analyse menée par une neuropsychologue démontre qu’environ 70 % de la population pense avoir déjà parlé pendant leur sommeil. Sur ces personnes interrogées, moins de 2 % sont touchées au quotidien par la somniloquie. Parfois sujet aux moqueries, le somniloque devient très vite gênant pour celui ou celle qui dort dans le même lit que lui. Ce dernier passe des nuits agitées en se réveillant fréquemment en sursaut. À la longue, il peut être source de tensions et de souffrance dans la famille ou dans le couple.

Au cours de son sommeil ou pendant la phase d’endormissement, le somniloque peut chuchoter, prononcer des phrases complètes et bien distinctes, des mots simples, des injures. Il peut également pleurer, rire ou émettre des sons intelligibles.

Contrairement au somnambule, son sommeil n’est pas perturbé et il ne se lève pas. Néanmoins, ce trouble peut être mal vécu par le patient concerné, car il prononce de manière incontrôlée, inconsciente certains mots et craint de révéler parfois des secrets.

Origines de la somniloquie

La somniloquie peut être héréditaire. Elle peut se manifester chez l’adulte qui a déjà fait des crises de somniloquie durant son enfance et dont un membre de sa famille souffre déjà de ce trouble du sommeil.

Cependant, ce trouble est généralement causé par :

• la pratique d’un sport trop tard le soir.

• un stress chronique.

• la consommation de stupéfiants ou d’alcool.

• une autre maladie entraînant de la fièvre.

• une prise médicamenteuse source de comportements psychotiques.

• un épuisement, une insomnie ou un manque de sommeil. 

Quels types de paroles sont prononcées par le somnoloque ?

Dans son sommeil, le somniloque donne l’impression de régler un conflit en prononçant des insultes ou des phrases d’opposition. Selon des analyses menées par des professionnels de la santé, le mot « Non » « Pourquoi ? » ou « Qu’est-ce que tu fais ? » reviennent souvent dans les conversations du patient.

Les mots ou phrases sont fréquemment prononcés sur un ton agressif, négatif ou interrogatif. Bien que le somnambulisme et la somniloquie présentent de nombreuses divergences, il reste que ces deux troubles du sommeil apparaissent habituellement pendant l’enfance ou l’adolescence. À l’âge adulte, ils s’atténuent.

Quand se manifeste la somniloquie ?

Le phénomène de somniloquie peut avoir lieu à toutes les phases du sommeil : paradoxal, lent profond ou lent léger. Lorsqu’il se manifeste de façon régulière, il peut s’amplifier au fil du temps, notamment dans les périodes de grand stress ou au cours d’épreuves difficiles. À ce stade, il convient de traiter l’anxiété et le stress par le biais de techniques de relaxation ou de thérapies cognitivo-comportementales.

Est-ce un trouble du sommeil grave ?

La qualité du sommeil n’est pas altérée par la somniloquie, elle n’a aucune répercussion sur la santé. Comme aucun professionnel de la santé ne peut traiter un cauchemar ou un rêve, le somnoloque doit s’habituer à vivre avec ce trouble du sommeil.

Si les phrases et mots prononcés pendant le sommeil peuvent gêner le compagnon de chambre, le somnoloque, quant à lui, se réveille disponible, frais et ne se souvient pas des paroles prononcées dans la nuit. Certains somnoloques qui se réveillent au moment où ils parlent, ont juste « une impression « de quelque chose qui s’est passé, mais aucun souvenir.

Toutefois, la somniloquie devient inquiétante, chez le sénior, lorsqu’elle s’accompagne de cauchemars agités. Lorsque le patient donne l’impression qu’il se bat, on peut parler d’un trouble du comportement du sommeil paradoxal. Ce dernier peut cacher une maladie dégénérative.

Comment traiter la somniloquie ?

Jusqu’à ce jour, il n’existe pas de traitement précis de la somniloquie.

Le Docteur Jeremy LEPINE, médecin du sommeil, pourra néanmoins, vous aider à chercher la source du problème en orientant l’enfant ou l’adulte vers un psychologue. Une fois la source du trouble trouvé, il pourra vous conseiller quelques techniques de relaxation à pratiquer avant le coucher. Ces méthodes permettent de réduire le stress et d’éliminer progressivement la somniloquie.

Il peut également vous recommander de tenir un « journal de sommeil » pour noter les médicaments que vous prenez au quotidien, vos habitudes de la journée, vos horaires de lever et de coucher, etc. Il vous demandera également de prendre le temps de réfléchir afin de déterminer le moment où ce trouble a commencé. De cette façon, il sera en mesure de faire le lien entre les causes et les conséquences des événements que vous avez vécus. Il pourra également vous conseiller de changer un traitement susceptible d’entraîner des comportements psychotiques.

Enfin, il vous aidera à opter pour de nouvelles habitudes, de nouvelles hygiènes de vie afin d’améliorer la qualité de votre sommeil.